LE SYMBOLISME TRADITIONNEL ET QUELQUES-UNES
DE SES APPLICATIONS GÉNÉRALES
La réforme de la mentalité moderne (Reg., juin 1926) p.9
le Verbe et le Symbole (Reg., janv. 1926) p.15
Le Sacré-Coeur et la légende du Saint Graal (Reg., août-sept. 1925) p.20
Le Saint Graal (V.I., févr.-mars 1934). p.29
Tradition et p.inconscient » (É.T., juill.-août 1949) p.43
La Science des lettres V.I., févr. 1931. p. 48
La Langue des Oiseaux (V.I., nov. 1931). p.55
SYMBOLES DU CENTRE ET DU MONDE
L'idée du Centre dans les traditions antiques (Reg., mai 1926) p. 63
Les fleurs symboliques (É. T., avril 1936) p. 73
La triple enceinte druidique (V.I., juin 1929. p. 78
Les Gardiens de la Terre sainte (V.I., août-sept. 1929. p.84
La Terre du Soleil (É.T., janv. 1936) p. 93
Le Zodiaque et les points cardinaux (É. p.T., oct.-nov. 1945) p. 99
La Tétraktys et le carré de quatre (É.T., avril 1937) p.104
Un hiéroglyphe du Pôle (É. T., mai 1937) p.109
Les têtes noires . (É. T., janv.-févr. 1948. p.112
La lettre G et le swastika p.(É.T., juill.-août p.1950). p.115
SYMBOLES DE LA MANIFESTATION CYCLIQUE
Quelques aspects du symbolisme de Janus (V.I., juill. 1929) p. 123
L'hiéroglyphe du Cancer (V.I., juill. 1931) p.130
Sheth (V.I., oct. 1931) p.135
Sur la signification des fêtes carnavalesques , (É.T., dée. 1945) p.140
Quelques aspects du symbolisme du poisson (É. T., févr. 1936) p.145
Les mystères de la lettre Nûn (É.T., août-sept, 1,938). p.151
Le Sanglier et l'Ourse (É.T., août-sept. 1936) p.156
QUELQUES ARMES SYMBOLIQUES
Les pierres de foudre (V.I., mai 1929). p.165
Les armes symboliques (É.T., oct. 1936). p.170
Sayful-Islam (C. d. S. p.numéro spécial 1947) p.175
Le symbolisme des cornes (É.T., nov. 1936). p.180
SYMBOLISME DE LA FORME COSMIQUE
La Caverne et le Labyrinthe (É. T., oct.-nov. 1937) p. 187
Le Coeur et la Caverne (É. T., dév. 1937). p.196
La Montagne et la Caverne (É.T., janv. 1938. p.201
Le Coeur et 1'?uf du Monde (É. T., févr. 1938) p. 205
La Caverne et I'OEufdu Monde (É. T., mars 1938) p. 209
La sortie de la caverne (É. T., avril 1938). p.213
Les Portes solsticiales (É. T., mai 1938) p.217
Le symbolisme du Zodiaque chez les pythagoriciens (É.T., juin 1938). p.222
Le symbolisme solsticial de Janus p. (É.T., juin. 1938. p. 228
A propos des deux saints Jean p.(É.T., juin p.1949) p.232
|
SYMBOLISME CONSTRUCTIF
Le symbolisme du Dante (É. T., oct. 1938. p.239
Le Dôme et la Roue (É. T., nov. 1938) p.244
La Porte étroite (É. T., déc. 1938) p. 249
L'Octogone (É.T., juill.-août 1949) p. 253
La pierre angulaire » (É. T., avr. -mai 1940. p.257
Lapsit exillis (É.T., août 1946) p.271
El-Arkàn (É.T., sept. 1946) p. 276
Rassembler ce qui est épars » (É.T., oct.-nov. 1946) p.280
Le blanc et le noir (É.T., juin 1947) p.285
Pierre noire et pierre cubique (Ê.T., déc. 1947) p.288
Pierre brute et pierre taillée (É.T., sept. 1949) p.292
SYMBOLISME AXIAL ET SYMBOLISME DU PASSAGE
Les symboles de l'analogie (É.T., janv. 1939) p.299
L'Arbre du Monde (É. T., p.févr. 1939) p.304
L'Arbre et le Vajra (É. T., p.mars 1939) p.309
L'Arbre de Vie et le breuvage d'imniortalité (É. T., p.avril 1939) p.312
Le symbolisme de l'échelle (É. T., p.mai 1939). p.316
Le trou de l'aiguille » (É.T., janv. 1940) p.320
Le passage des eaux (É. T., p.févr. 1940). p.323
Les sept rayons et l'arc-en-ciel (É.T., juin 1940). p.326
Janua Coeli (É.T., janv.-févr. 1946) p. 331
Kâla-mukha (É. T., mars-avril 1946) p.336
La lumière et la pluie (É. T., mai 1946). p.341
La Chaîne des mondes (É.T., juin-juill.-août 1946) p.346
Les racines des plantes » (É.T., sept. 1946) p.356
Le symbolisme du pont (É.T., janv.-févr. 1947). p.361
Le pont et l'arc-en-ciel (É.T., mars 1947). p.365
La chaîne d'union (É.T., sept. 1947). p.370
Encadrements et labyrinthes (É.T., oct.-nov. 1947) p. 373
Le « quatre de chiffre (É.T., juin 1948). p.378
Liens et noeuds (É.T., mars 1950). p.382
SYMBOLISME DU COEUR
Le coeur rayonnant et le coeur enflammé (e.T., juin-juil. 1946) p. 389
Coeur et cerveau (Reg., janv. 1927) p. 395
L'emblème du Sacré-Coeur dans une société secrète américaine (Reg., mars 1927) p. 404
L'OEil qui voit tout (É.T., avril-mai 1948) p. 410
Le grain de sénevé (É.T., jauv.-févr. 1949) p. 413
L'Éther dans le coeur (É.T., avril-mai 1949) p.421
La Cité divine (É.T., sept. 1950). p.429
|
|
http://www.index-rene-guenon.org/Access_book.php?sigle=SSS&page=7
LE VERBE ET LE SYMBOLE
p.35
.../...Ce n'est pas sans raison qu'on a pu rappeler à propos de symbolisme les premiers mots de l'Évangile de saint Jean :
« Au commencement était le Verbe. » Le Verbe, le Logos, est. à la fois Pensée et Parole : en soi, Il est l'Intellect divin, qui est le « lieu des possibles »; par rapport à nous, Il se manifeste et s'exprime par la Création, où se réalisent dans l'existence actuelle certains de ces mêmes possibles qui, en tant qu'essences, sont contenus en Lui de toute éternité. La Création est l'Oeuvre du Verbe; elle est aussi, et par là même, sa manifestation, son affirmation extérieure; et c'est pourquoi le monde est comme un langage divin pour ceux qui savent le comprendre : Coeli marrant gloriam Dei (Ps. XIX, 2). Le philosophe Berkeley n'avait donc pas tort lorsqu'il disait que le monde est « le langage que l'Esprit infini parle aux esprits finis »; mais il avait tort de croire que ce langage n'est qu'un ensemble de signes arbitraires, alors qu'en réalité il n'est rien d'arbitraire même dans le langage humain, toute signification devant avoir à l'origine son fondement dans quelque convenance ou harmonie naturelle entre le signe et la chose signifiée. C'est parce que Adam avait reçu de Dieu la connaissance de la nature de tous les êtres vivants qu'il put leur donner leurs noms (Genèse, II, 19-20); et toutes les traditions anciennes s'accordent pour enseigner que le véritable nom d'un être ne fait qu'un avec. sa nature ou son essence même.
Si le Verbe est Pensée à l'intérieur et Parole à l'extérieur, et si le monde est l'effet de la Parole divine proférée à l'origine des temps, la nature entière peut être prise comme un symbole de la réalité surnaturelle. Tout ce qui est, sous quelque mode que ce soit, ayant son principe dans l'Intellect divin, traduit ou représente ce principe à sa manière et selon son ordre d'existence; et, ainsi, d'un ordre à l'autre, toutes choses s'enchaînent et se correspondent pour concourir à l'harmonie universelle et totale, qui est comme un reflet de l'Unité divine elle-même. Cette correspondance est le véritable fondement du symbolisme et c'est pourquoi les lois d'un domaine inférieur peuvent toujours être prises pour symboliser les réalités d'un ordre supérieur, où elles ont leur raison profonde, qui est à la fois leur principe et leur fin. Signalons à cette occasion l'erreur des modernes interprétations « naturalistes » des antiques doctrines traditionnelles, interprétations qui renversent purement et simplement la hiérarchie des rapports entre les différents ordres de réalités : par exemple, les symboles ou les mythes n'ont jamais eu pour rôle de représenter le mouvement des astres, mais la vérité est qu'on y trouve souvent des figures inspirées de celui-ci et destinées à exprimer analogiquement tout autre chose, parce que les lois de ce mouvement traduisent physiquement les principes métaphysiques dont elles dépendent. L'inférieur peut symboliser le supérieur, mais l'inverse est impossible; d'ailleurs, si le symbole n'était plus rapproché de l'ordre sensible que ce qu'il représente, comment pourrait-il remplir la fonction à laquelle il est destiné?
Dans la nature, le sensible peut symboliser le suprasensible; l'ordre naturel tout entier peut, à son tour, être un symbole de l'ordre divin; et, d'autre part, si l'on considère plus particulièrement l'homme, n'est-il pas légitime de dire que lui aussi est un symbole par là même qu'il est a créé « à l'image de Dieu » (Genèse, I, 26-27)? Ajoutons encore que la nature n'acquiert toute sa signification que si on la regarde comme nous fournissant un moyen pour nous élever à la connaissance des vérités divines, ce qui est précisément aussi le rôle essentiel que nous avons reconnu au symbolisme (1).
Notes
(1). Il n'est peut-être pas inutile de faire observer que ce point de vue, suivant lequel la nature est considérée comme un symbole du surnaturel, n'est aucunement nouveau, et qu'il a été au contraire envisagé très couramment au moyen âge; il a été notamment celui de l'école franciscaine, et en particulier de saint Bonaventure. - Notons aussi que l'analogie, au sens thomiste de ce mot, qui permet de remonter de la connaissance des créatures à celle de Dieu, n'est pas autre chose qu'un mode d'expression symbolique basé sur la correspondance de l'ordre naturel avec le surnaturel.